Pour des raisons encore inconnues, la SEP apparaît plus souvent dans les zones à climat tempéré, en particulier dans l’hémisphère nord, entre le 40e et le 60e degré, et touche beaucoup moins les régions tropicales et subtropicales. La SEP est fréquente en Scandinavie, tandis qu’en Afrique équatoriale ou au Japon, elle n’apparaît que rarement. Il ne faut cependant pas surestimer ces facteurs géographiques, puisqu’on observe parfois des différences importantes entre régions au sein d’un même pays : par exemple les chiffres varient en Allemagne, selon la région de 60 à plus de 150 cas pour 1.000 habitants. En Suisse, les différences varient au sextuple.
L’énigme de ces différences géographiques n’est pas encore résolue. On pense à des facteurs environnementaux comme le climat, mais des caractères héréditaires jouent également un rôle dans l’apparition de la maladie et certains scientifiques pensent à des phénomènes culturels (par exemple, les enfants jouant souvent dans les appartements). Cette dernière hypothèse sous-tend une possible infection par un virus qui favoriserait à distance l’apparition de la SEP.
Il existe de plus des différences entre les peuples et les races. Les patients afro-américains souffrant de SEP sont deux fois moins nombreux que les blancs, mais ils sont pourtant plus nombreux que les africains. A côté des africains, on retrouve d’autres peuples comme les Bantous, les Inuits, les Lapons, les aborigènes australiens, les Roms et les Sintis hongrois, qui ne présentent presque jamais de SEP. Jusqu’en 1943, les îles Färöer n’ont jamais été touchées par la SEP et la fréquence de la SEP au Japon ne se situe qu’à 10% de celle des zones climatiques européennes.
Aux Etats-Unis, différentes enquêtes ont montré que la SEP apparaît plus fréquemment au sein des couches sociales favorisées. On se demande cependant si l’explication ne serait pas due à la meilleure prise en charge médicale de ces patients. Une autre explication, selon l’avis de certains scientifiques, serait que le système immunitaire des enfants issus de couches plus pauvres serait “renforcé” par des contacts d’agents pathogènes plus importants : ils seraient ainsi plus tard mieux protégés contre la maladie.