Ces dernières décennies, dans notre société, le stress est devenu un terme à la mode, qui permet d’expliquer et excuser beaucoup de choses. Le stress “normal”, que les spécialistes appellent “eustress” n’est apparemment pas un facteur de risque d’apparition de SEP ou un élément déclencheur de poussées. Il serait même plutôt bénéfique. Lorsqu’une personne se retrouve dans une situation de danger, ou doit faire face à un effort particulier, l’organisme réagit, entre autres au niveau hormonal (en secrétant normalement de l’adrénaline), permettant d’être plus attentif, vigilant, prompt à réagir. Cette réaction, nécessaire, peut devenir problématique lorsque les épisodes stressants sont trop nombreux. Il existe donc une balance entre l’ “eustress” et le “distress”, responsable de l’incapacité à se calmer, à se détendre, et aboutissant à un surmenage et à un épuisement.

Tout le monde s’accorde à dire que nous vivons une époque qui est de plus en plus stressante, et que cet “eustress”, nécessaire, est souvent relayé par un “distress”.
Celui-ci peut être lié aux conditions professionnelles, mais également extra-professionnelles, notamment familiales.

Les sujets souffrant de SEP sont souvent confrontés à un stress plus important, avec la crainte anticipative d’une prochaine poussée, la nécessité d’une prise régulière du traitement, la dépendance de tierces personnes. On note souvent que les personnes atteintes de SEP relatent avoir présenté, juste avant l’éclosion de leur affection, un stress en rapport avec un sentiment d’impuissance.

Alors que le stress psychique, de courte durée, n’a en général aucun effet néfaste, on note que les poussées peuvent être favorisées par les facteurs de stress chroniques comme des conflits relationnels, familiaux ou extra-familiaux, des deuils mal vécus, un manque subjectif de soutien social, la peur en général et les moments de dépression.

170 patients atteints de SEP ont participé pendant 5 ans à une vaste enquête (la plus importante menée à ce jour) en mentionnant que les deuils des proches étaient particulièrement éprouvants. Parmi les 95 patients qui présentaient des poussées fréquentes, on a pu observer un état de stress plus important dans leurs relations de couple ou sur leur lieu de travail.
Des études menées sur le rôle du stress auprès des patients atteints de SEP mais également chez des sujets souffrant d’autres maladies neurologiques, ou chez des témoins sains, apportent des éléments en faveur d’un rôle délétère et néfaste du stress sur la SEP. Le stress influencerait par ailleurs le fonctionnement du système immunitaire.