Tout comme la vessie, le système digestif peut souffrir, dans le cas de la SEP, de troubles fonctionnels qu’on désigne par le terme de “troubles intestinaux neurogènes”. Un patient sur cinq atteint de SEP se plaint au début de la maladie de troubles digestifs. Lors de l’évolution de celle-ci, deux tiers des patients sont concernés. Ces troubles sont la plupart du temps liés à des problèmes sphinctériens. Les patients se plaignent le plus souvent de constipation ou d’incontinence anale et de selles involontaires. La constipation et l’incontinence anale peuvent apparaître en même temps. Lors d’une enquête menée sur 280 patients choisis, on a pu constater que 43% souffraient d’une constipation et 53% d’incontinence fécale dont seulement 2/3 se plaignaient.
Les causes neurologiques de ces troubles de l’émission des selles ne sont pas encore connues. On suppose qu’il existe un niveau de contrôle central dans le tronc cérébral, établissant des liens aussi bien avec le cerveau que la moelle épinière. La constipation pourrait être consécutive à une réduction du péristaltisme du tube digestif, d’un trouble fonctionnel du rectum ou d’une invagination intestinale. L’incontinence pourrait être secondaire à un trouble de la sensibilité au remplissage du rectum ou à un trouble du contrôle des muscles du plancher pelvien. Une faiblesse musculaire, une limitation des mouvements et les effets secondaires de certains médicaments peuvent favoriser la constipation.