La réponse est clairement non.
La SEP se caractérise par l’absence d’évolution “standard”, unique. Les aspects sont variés, tout comme les formes d’évolution. Il serait certainement exagéré de dire que chaque personne atteinte de SEP a ses propres symptômes et sa propre évolution. Il faut cependant noter que certains patients souffrant de SEP peuvent avoir des signes et symptômes à peine marqués, qui peuvent régresser totalement relativement rapidement alors que d’autres peuvent voir leur maladie évoluer rapidement en quelques années avec apparition d’un handicap majeur et d’une dépendance.
On parle d’évolution bénigne lorsqu’on est confronté à une seule poussée, de durée brève et de régression complète. Les patients ne présentent dans ce cas, même dix ans après l’établissement du diagnostic de la maladie, aucun handicap significatif. Toutefois, il est malheureusement possible, malgré cette évolution dite bénigne, que surviennent après de nombreuses années de nouvelles manifestations avec apparition d’un handicap croissant.
A l’inverse, on parle d’une évolution maligne lorsque les symptômes apparaissent rapidement, ne régressent pas ou peu et qu’ils sont accompagnés d’un handicap sévère pouvant même aboutir au décès dans un laps de temps relativement court.
La forme d’évolution la plus courante chez environ un patient sur deux prend au début une forme d’évolution par poussées suivies de rémissions. Plus tard, l’évolution secondaire peut être chronique et progressive. On voit donc initialement qu’une régression des signes et des symptômes est possible entre les poussées. On désigne cette forme d’évolution sous le terme de SEP de forme “relapsing-remitting”, les poussées régressant totalement ou en partie.
On observe cette forme évolutive chez un patient sur 5.
3 patients sur 5 développent une nouvelle poussée en moins de 5 ans, et les signes et symptômes ne régressent pas totalement entre-temps.
Un patient sur 5 présente enfin des signes et des symptômes progressifs dès le début de la maladie.
10% des patients présentent d’emblée une évolution chronique progressive, leurs signes et symptômes augmentant plus ou moins de façon régulière, sans notion de poussée.
On parle d’évolution satisfaisante lorsque les premiers symptômes des patients concernent les modalités sensitives et la vision, avec régression de leurs manifestations et absence de handicap à 5 ans. A l’inverse, lors de l’apparition de symptômes de paralysie, en particulier lorsqu’ils sont liés à des troubles de la marche et de l’équilibre, on considère que l’évolution est moins satisfaisante.
On constate souvent que plus le patient atteint par la maladie est jeune, plus la fréquence des poussées est importante. Il est impossible de prédire l’évolution d’une SEP, même approximativement, et c’est cela même qui rend la maladie pénible et déconcertante. On peut cependant dire qu’en général, l’évolution classique de la maladie est plus satisfaisante que ce que l’on peut lire dans les ouvrages médicaux, ceux-ci décrivant effectivement les cas les plus sévères.