Dans les années 70, la tomographie computérisée représentait une évolution de la technique Roentgen (rayons X) : on a pu déceler les modifications provoquées par la SEP dans la substance blanche et permettre ainsi un meilleur diagnostic de la maladie. Aujourd’hui, cette tomographie computérisée n’est presque plus utilisée pour diagnostiquer et suivre l’évolution de la SEP. On utilise l’imagerie par résonance magnétique (IRM) que l’on dénomme également résonance magnétique nucléaire : RMN. L’IRM permet d’obtenir des images plus précises et il y a certainement moins de toxicité pour l’organisme que la technique des rayons X.
L’IRM permet d’obtenir des images très précises de l’organisme. La région du corps à étudier (dans le cas qui nous occupe, le SNC) est placée dans un champ magnétique puissant qui oriente dans une direction précise de petites particules électriques présentes dans les cellules de l’organisme. Les images obtenues permettent d’observer l’anatomie selon 3 plans de coupe. L’IRM est un examen complémentaire technique précis, minutieux et important pour le diagnostic et le suivi de la SEP.
Durant l’examen, le patient est allongé sur le dos pendant quelques minutes, sans bouger. La tête repose sur un oreiller et est maintenue par une bande souple. Le patient entre dans l’appareil en position allongée. Afin de rendre l’examen plus performant et observer des détails plus précis encore, un produit de contraste est injecté dans une veine du bras.
Les gens claustrophobes ou qui ont peur de se retrouver dans des endroits confinés se sentent moins à l’aise dans le tube étroit de l’IRM. Un examen de longue durée peut les rendre nerveux, agités, ce qui perturbera la qualité des images obtenues. Cette anxiété peut être atténuée par la prise, avant l’examen, d’un calmant léger. Il faut également noter que, pendant les séquences d’acquisition des images, un bruit fort de martèlement se fait entendre. On donne régulièrement, dans ce contexte, de petits bouchons à placer dans les oreilles, ou des écouteurs avec de la musique.
On peut retrouver, grâce à l’IRM, la présence de petits foyers ou de plaques pour peu que leur dimension soit égale ou supérieure à 2 mm. Cet examen peut mettre en évidence la présence de lésions cliniquement muettes, c’est-à-dire déceler des foyers qui ne sont pas accompagnés de symptômes cliniques. Ceci explique pourquoi on peut observer plusieurs lésions de SEP alors qu’un patient n’a présenté qu’une poussée avec un symptôme neurologique déficitaire.
Au niveau cérébral, particulièrement au stade précoce de la SEP, 90% des résultats de l’IRM n’ont pas de corrélation clinique. Il en est de même pour 75% des résultats au niveau du tronc cérébral. Il n’y a donc pas, la plupart du temps, de relation certaine entre les foyers de SEP visibles et les symptômes et signes observés à l’examen clinique. Il arrive même parfois que l’on observe la présence de lésions caractéristiques de SEP alors que l’IRM avait été menée pour de tout autres raisons, en l’absence de suspicion diagnostique. Il faut toujours rester prudent lorsqu’on est confronté à une telle découverte fortuite.
A l’IRM, les foyers visibles ne sont pas tous accompagnés de symptômes cliniques.
Classiquement, les nouveaux foyers ont une forme ovale ou elliptique et se situent dans la substance blanche, autour des ventricules cérébraux (régions péri-ventriculaires) et dans les zones de connexion entre le tronc cérébral, le cervelet et la moelle épinière. L’IRM fournit non seulement les images caractéristiques de foyers de SEP, mais peut également montrer une réduction de volume (atrophie) de certaines régions du SNC lors de l’évolution de l’affection, sans que des foyers aient été repérés. Cette diminution de volume n’est pas dépendante du processus inflammatoire, mais résulte de la perte axonale qui en est secondaire. On retrouve fréquemment ce changement dans les faisceaux de substance blanche dans le tronc cérébral et surtout dans la moelle épinière. Il faut cependant noter que l’IRM médullaire (de la moelle épinière) n’est pas très sensible en ce qui concerne la recherche de foyers de SEP, bien qu’elle permette, grâce aux perfectionnements de la technique, d’en situer de plus en plus. Il arrive pourtant souvent que de petits foyers ne soient pas visibles, alors qu’ils sont sources de symptômes cliniques parfois bruyants. Par ailleurs, il est parfois difficile d’affirmer la présence de certains gros foyers inflammatoires au niveau de la moelle épinière car ils sont difficiles à différencier de certaines tumeurs.
Il existe un lien entre l’étendue des lésions visibles en IRM et l’évolution de la maladie. Les résultats de l’IRM jouent un rôle de plus en plus important pour le diagnostic, mais également pour le suivi et le traitement. Ceci est vrai en ce qui concerne l’instauration du traitement, mais également l’évaluation de l’effet de celui-ci.
Il existe plusieurs séquences lors d’un examen par IRM, que l’on désigne par les termes de séquences T1, T2, entre autres. On observe également les modifications de l’imagerie après avoir injecté un produit de contraste (le gadolinium). Ce produit de contraste n’a rien à voir avec celui utilisé lors de l’examen par rayons X, qui est une substance à base d’iode. Dans le cas de l’IRM, les patients allergiques à l’iode peuvent tout de même subir l’examen. Les foyers inflammatoires récents paraissent plus intenses lors des images en séquence T2 et l’injection intraveineuse de produit de contraste permet par ailleurs d’évaluer leur présence.