Le potentiel évoqué est une activité électrique cérébrale apparaissant secondairement à une stimulation sensorielle. A la différence de l’électroencéphalographie, qui enregistre l’activité électrique cérébrale spontanée (en additionnant les différences de potentiel électrique au niveau de chaque cellule et en les amplifiant afin d’obtenir un signal visible sur un écran ou une feuille de papier), les potentiels évoqués étudient la réponse du SNC suite à une stimulation sensorielle externe (visuelle, auditive, sensitive). Ces potentiels sont recueillis au moyen d’électrodes de surface (électrodes aiguilles stériles à usage unique ou électrodes collées). On étudie donc la conduction de l’influx nerveux sur les voies sensorielles et on détecte, en cas de lésion, par exemple en relation avec une plaque de sclérose, une perturbation de la transmission du message (par exemple, un retard de transmission). Ce procédé technique peu contraignant et inoffensif permet d’évaluer régulièrement l’intégrité du fonctionnement des voies sensorielles du SNC. On peut déceler des anomalies minimes, sans traduction clinique ou responsables de manifestations cliniques auxquelles on n’avait pas accordé d’importance antérieurement. La répétition de ces examens permet également d’assurer un suivi et de juger de l’évolution de l’affection.
On distingue 4 types de potentiels évoqués :
- les potentiels évoqués visuels : stimulations par flashs lumineux ou inversion de damier sur un écran d’ordinateur et enregistrement au niveau du scalp;
- les potentiels évoqués auditifs : stimulations sonores après mise en place d’un casque sur les oreilles et enregistrement au niveau du scalp ;
- les potentiels évoqués somesthésiques : stimulations de nerfs périphériques et enregistrement au niveau du scalp ;
- les potentiels évoqués moteurs : stimulations des zones motrices cérébrales par un champ magnétique délivré par une “raquette” que l’on positionne au-dessus de la tête et enregistrement sur les muscles des membres.