De nos jours, avoir son permis de conduire n’est pas seulement une évidence pour la plupart des jeunes, elle l’est pour beaucoup d’entre nous. L’accomplissement de la liberté personnelle, du prestige social, y sont souvent liés. Certaines personnes ont besoin de leur permis de conduire pour travailler, car il n’y a pas de transports en commun tout près de leur travail, ou que les horaires du travail et des transports ne correspondent pas.

La capacité d’un patient atteint de SEP à conduire un véhicule ne dépend pas du diagnostic mais de la gravité du handicap. Si les poussées régressent sans conséquences, le patient peut bien sûr conduire autant qu’il le souhaite. La SEP en elle-même ne modifie pas l’état de conduire du patient. Lorsqu’un handicap apparaît, les patients doivent toujours avoir à l’esprit que leur conduite ne doit mettre ni eux-mêmes ni les autres usagers de la route en danger.

Si le patient souffre d’un handicap important, il peut faire installer dans son véhicule des équipements techniques qui lui permettront de rouler en toute sécurité. Lorsque le patient souffre de symptômes sévères et persistants comme des troubles de la coordination et de la diplopie, ces mesures ne seront plus adaptées et il est souhaitable que les patients cessent de conduire leur véhicule. S’ils le font quand même, leur responsabilité sera engagée en cas d’accident, et des frais personnels devront sûrement être envisagés en complément de l’intervention de l’assurance. La police et la gendarmerie seront alors en droit de leur retirer leur permis de conduire.

En cas de persistance d’un handicap sévère suite à une poussée aiguë, les patients ne sont pas dans l’obligation de remettre leur permis à la police ou à la gendarmerie, il leur suffit de renoncer à la conduite de leur véhicule pendant la période de régression. Si le handicap persiste, voire s’aggrave, le patient devra peser le pour et le contre afin de décider s’il continue à conduire ou non. En cas de doute, une évaluation pratique et théorique de la capacité à la conduite peut être proposée : un essai de conduite avec moniteur et un neuropsychologue peut être envisagé. Le handicap peut alors être estimé de manière réaliste. On communique ensuite les résultats de cet essai automobile au patient et on lui conseille soit des cours de conduite supplémentaires, soit un équipement spécialisé pour l’automobile. Ces évaluations sont réalisées dans certaines cliniques de rééducation. Le personnel soignant ne transmet jamais les résultats de l’essai à la police et ne confisque pas le permis.